L’ornithorynque est une espèce animale australienne unique. Avec les échidnés, les ornithorynques sont regroupés dans un ordre distinct de mammifères appelés monotrèmes. Ils se distinguent de tous les autres mammifères parce qu’ils pondent des œufs. Lorsqu’il a été découvert, l’aspect inhabituel et primitif de l’ornithorynque a suscité une grande confusion et des doutes chez les naturalistes et les scientifiques européens. Certains pensaient l’animal était un faux.
Sommaire:
1. Où voir des ornithorynque en Australie?
2. Quel est l’habitat de l’ornithorynque?
3. Quand a-t-on meilleures chances de les voir?
4. Description de l’ornithorynque
5. Que mange l’ornithorynque?
6. Mode de vie de l’ornithorynque
7.La reproduction des ornithorynques
8. Le bébé ornithorynque
9. Quels sont les prédateurs de l’ornithorynque?
10. Est-ce que l’ornithorynque est dangereux pour l’homme?
11. Une espèce protégée
Où voir des ornithorynques en Australie?
L’ornithorynque est endémique à l’Australie. Il vit dans des rivières, des ruisseaux et des masses d’eau douce. Il est présent dans l’est du Queensland et de la Nouvelle-Galles du Sud, dans l’est, le centre et le sud-ouest du Victoria et dans toute la Tasmanie. Les limites occidentales de son aire de répartition sont mal connues.
L’espèce était autrefois présente dans les Adelaide Hills et les Mount Lofty Ranges d’Australie méridionale. Aujourd’hui, elle a disparu de cet État, à l’exception de la population introduite à l’extrémité ouest de Kangaroo Island. Rien ne prouve que l’animal était présent naturellement en Australie occidentale, malgré plusieurs tentatives infructueuses pour l’y introduire. Dans son aire de répartition actuelle, la présence de l’ornithorynque est raisonnablement continue dans certains bassins versants, mais discontinue dans d’autres.
Quel est l’habitat de l’ornithorynque?
Les ornithorynques sont présents vivent dans l’eau douce, des basses terres et plateaux des forêt tropicales de l’extrême nord du Queensland aux hautes altitudes froides de la Tasmanie et des Alpes australiennes. Ils se nourrissent dans les parties lentes et rapides des cours d’eau. Ils préfèrent cependant quand des galets et du gravier sont au fond de l’eau. Lorsqu’ils ne cherchent pas de nourriture, les ornithorynques passent la plupart du temps dans leur terrier situé sur la rive d’une rivière, d’un ruisseau ou d’un étang. Parfois, des individus utilisent les crevasses rocheuses et les débris du ruisseau comme abris
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L‘habitat idéal pour l’espèce comprend une rivière ou un ruisseau avec des berges en terre et une végétation indigène qui fournit de l’ombre au ruisseau et un couvert près de la berge. La présence de rondins, de brindilles et de racines, ainsi que d’un substrat d’eau pavé ou de gravier, entraîne une augmentation de la faune micro-invertébrée (principale source de nourriture), et l’ornithorynque a également tendance à être plus abondant dans les zones où se trouvent des séquences de pool-riffle.
Quand a-t-on meilleures chances de voir des ornithorynques?
Les ornithorynques sont actifs toute l’année, mais surtout au crépuscule et dans la nuit. Pendant la journée, les individus s’abritent dans un petit terrier. Les schémas d’activité de ces animaux sont déterminés par un certain nombre de facteurs, notamment : la localité, l’activité humaine, les températures ambiantes, la durée du jour et la disponibilité de la nourriture.
Description de l’ornithorynque
L’ornithorynque est bien adapté au mode de vie semi-aquatique. Son corps fuselé et sa queue large et plate sont recouverts d’une fourrure dense et imperméable. Ce qui lui assure une excellente isolation thermique. L’ornithorynque se propulse dans l’eau grâce à ses membres antérieurs courts et palmés. Ses pattes arrière partiellement palmées font office de gouvernail. Derrière son bec distinctif, qui ressemble à un bec de canard, se trouvent les sillons qui abritent les ouvertures des oreilles et les yeux qui se ferment lorsque l’animal plonge. L’ornithorynque utilise sa queue pour stocker les réserves de graisse et les griffes solides de ses pattes pour creuser et se déplacer sur la terre ferme. De plus, les mâles possèdent un éperon corné sur leurs chevilles. Il est relié à une glande à venin dans la partie supérieure de la jambe, ce qui fait de l’ornithorynque l’un des rares mammifères venimeux.
L’ornithorynque mâle mesure environ 50 centimètres pour 1 à 2,5 Kilos. La femelle est plus petite, elle mesure jusqu’à 43 cm pour 0,7 à 1,6 kilos.
Les caractéristiques distinctives d’un ornithorynque sont :
- un corps fuselé avec un bec et une large queue plate
- des membres courts avec des pieds palmés
- une fourrure dense brune foncée aux reflets rougeâtre avec un sous-poil brun clair/argenté.
Il pourrait vaguement être confondu avec certaines espèces comme une loutre, un castor, une taupe, voir un reptile lorsqu’il nage.
Que mange l’ornithorynque?
L’ornithorynque se nourrit principalement pendant la nuit d’une grande variété d’invertébrés aquatiques. Les périodes de recherche de nourriture durent en moyenne 10 à 12 heures par jour, et les distances parcourues par les animaux pendant cette période varient selon les individus et leur répartition.
L’animal ferme ses yeux, ses oreilles et ses narines lorsqu’il se nourrit sous l’eau. Son principal organe sensoriel est le bec, équipé de récepteurs sensibles à la pression et d’électro-récepteurs. La manière précise dont l’ornithorynque utilise son bec pour détecter ses proies reste encore inconnue. Mais le bec sert à trouver et à cribler les petites proies du substrat, tandis que les proies plus grosses sont prises individuellement. L’ornithorynque reste sous l’eau pendant 30 à 140 secondes, chassant ses proies au fond de la rivière et les stockant dans ses poches sur les joues. Il mâche ensuite la nourriture à l’aide de ses plaques de broyage cornées, tandis qu’il flotte et se repose à la surface de l’eau.
Le régime alimentaire de l’ornithorynque se compose principalement d’invertébrés benthiques, en particulier de larves d’insectes. L’espèce se nourrit également d’organismes nageant librement : crevettes, coléoptères nageurs, punaises d’eau et têtards, et parfois de vers, de moules à pois d’eau douce et d’escargots. De temps en temps, les animaux attrapent des cigales et des papillons de nuit à la surface de l’eau. En captivité, les ornithorynques sont souvent nourris d’écrevisses d’eau douce (Yabbies).
Mode de vie de l’ornithorynque
L’ornithorynque est en grande partie un animal solitaire, mais plusieurs individus peuvent partager le même plan d’eau. La vocalisation n’a pas été enregistrée dans la nature. Mais les animaux captifs produisent un grognement grave lorsqu’ils sont dérangés ou manipulés. Ce qui laisse supposer qu’ils communiquent d’une certaine façon entre eux.
Les ornithorynques peuvent nager dans des eaux rapides à une vitesse d’environ 1 mètre par seconde. Mais lorsqu’ils cherchent de la nourriture, la vitesse s’approche de 0,4 mètre par seconde. Le Platpus n’est pas vraiment adapté à la marche sur terre. Les membres sont courts, lourds et écartés du corps. Un ornithorynque utilise près de 30 % d’énergie en plus lorsqu’il se déplace sur terre par rapport à un mammifère terrestre de taille similaire.
Lorsqu’il nage, l’ornithorynque présente un profil bas, avec trois petites bosses (la tête, le dos et la queue) visibles au-dessus de la surface de l’eau. La nage est douce et lorsque l’ornithorynque plonge, le dos est arqué. Ces caractéristiques, associées à l’absence d’oreilles visibles, distinguent l’ornithorynque du rat d’eau qui nage en pagaille.
La reproduction des ornithorynques
Les jeunes ornithorynques ne semblent pas se reproduire au cours de leur première année de vie. Ils se reproduisent à partir de leur deuxième année. Cependant, de nombreuses femelles ne se reproduisent pas avant l’âge de 4 ans. Après l’accouplement, une femelle pondra 1 à 3 œufs (généralement 2) après une période de gestation de 21 jours. Elle couve ensuite les œufs pendant 10 jours, après quoi la période de lactation dure 3-4 mois avant que les bébés ornithorynques ne sortent du terrier. Les ornithorynques sont des animaux qui vivent longtemps en captivité et dans la nature, jusqu’à environ 20 ans.
La saison de reproduction de l’ornithorynque varie. Des études suggèrent que la reproduction a lieu le plus tôt dans le Queensland, suivi de la Nouvelle-Galles du Sud, du Victoria et de la Tasmanie. L’accouplement a normalement lieu entre août et octobre en Nouvelle-Galles du Sud et dans le Victoria. Néanmoins des femelles en lactation ont été observées entre septembre et mars.
La connaissance du comportement reproducteur provient généralement de l’observation d’animaux en captivité. En hiver (lorsque l’eau est encore froide), les mâles initient des interactions d’accouplement. La parade nuptiale comprend des activités aquatiques telles que : se rouler sur le côté, plonger, se toucher et passer, et on observe également le mâle saisir la queue d’une femelle avec son bec. Ce comportement dure de moins d’une minute à plus d’une demi-heure et se répète généralement sur plusieurs jours.
Le bébé ornithorynque
Après l’accouplement, une femelle enceinte construit un nid dans un long terrier complexe (éventuellement retravaillé par plusieurs femelles à différentes saisons) en moins d’une semaine. Elle passe ensuite 4 à 5 jours à ramasser du matériel de nidification humide pour éviter que ses œufs et ses petits ne se dessèchent. Pendant la période d’incubation des œufs, la femelle maintient les œufs pressés par sa queue sur son ventre, tout en se recroquevillant. Elle quitte le terrier par intermittence, mais une grande partie de cet aspect de la vie de l’animal est encore inconnue.
Lorsque les œufs des bébés ornithorynques éclosent, la femelle commence à sécréter du lait. Les jeunes ornithorynques tètent les deux mamelles couvertes de fourrure sur l’abdomen de la femelle. La femelle passe la plus grande partie de ce temps avec ses petits dans le terrier. Au fur et à mesure que les petits grandissent, elle les laisse de plus en plus souvent se nourrir. Vers la fin de l’été, les petits sortent du terrier. Leur sort en tant que jeunes animaux indépendants est encore largement inconnu.
Quels sont les prédateurs de l’ornithorynque?
Les ornithorynques passent la plupart de leur temps dans l’eau ou dans leur terrier. Il est donc difficile de déterminer leurs prédateurs. parmis ses prédateurs on trouve des crocodiles, des goannas, des serpents, des aigles et de grands poissons. En outre, il est probable que les renards, et peut-être les chiens ou les dingos, tuent les ornithorynques qui se déplacent sur terre ou dans les eaux peu profondes.
Les ornithorynques ont un certain nombre d’ectoparasites dans la nature. Y compris leur propre espèce de tique, Ixodes ornithothynchi. La tique se trouve souvent autour des membres postérieurs. Ou en plus petit nombre sur les pattes avant et dans la fourrure du corps. De graves ulcères cutanés causés par l’infection fongique des amphibiens ont été signalés chez les Platypus de Tasmanie en particulier. Le champignon peut être mortel pour l’animal s’il envahit d’autres tissus, en particulier les poumons.
Est-ce que l’ornithorynque est dangereux pour l’homme?
Les platypus mâles ont un éperon calcanéen pointu d’environ 12 millimètres de long sur chaque cheville. L’éperon est relié par un long conduit à une glande qui produit du venin, en particulier pendant la saison de reproduction. Le venin peut causer de graves douleurs à l’homme.
Bien que ce petit animal ne soit pas mortel pour l’homme, la douleur causée par le venin a été décrite comme atroce. Un gonflement se développe rapidement autour de la plaie et se propage progressivement dans le membre affecté. Les informations obtenues à partir d’études de cas indiquent que la douleur se transforme en une hyperalgésie de longue durée. C’est à dire une augmentation temporaire de la sensibilité à la douleur. Cette dernière persiste pendant des jours, voire des mois. Par conséquent, s’il est nécessaire de manipuler un ornithorynque (pour aider un animal blessé par exemple), il faut toujours le prendre par l’extrémité de la queue pour éviter l’éperon au cas où il s’agirait d’un mâle.
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Une espèce protégée
L’ornithorynque est protégé par la législation dans tous les États où il se trouve. Les individus ne peuvent être capturés ou tués, sauf dans le cadre de la recherche scientifique. L’ornithorynque est une espèce commune dont la répartition historique a très peu changé (sauf en Australie méridionale). Cependant, on manque généralement de connaissances sur l’abondance de l’espèce au niveau des bassins versants locaux pour prévoir les tendances de la population. La dépendance des Platypus vis-à-vis des systèmes d’eau douce établis pourrait entraîner leur déclin à l’avenir.
Sous l’égide de l’UICN, l’ornithorynque a été classé en 2019 comme une espèce quasi menacée d’extinction.